Que représente l'office
des Vigiles ?
On appelle Vigiles
le service qui doit durer toute la nuit. Il en était ainsi en réalité;
et cela demeure vrai dans les saints monastères d'Orient, où grande est
la ferveur des fidèles, leur chant - lent, les lectures - intelligibles
et totalement en accord avec l'Ordo; et c'est pour cela que ce service,
commencé dès le soir, se prolonge jusqu'à l'aurore.
Les parties composant les
Vigiles sont au nombre de trois : Vêpres, Matines, Première Heure.
LES VEPRES
Quelle est la signification des
Vêpres ?
Sont représentés lors des Vêpres les événements majeurs de l'histoire
sainte de l'Ancien Testament, en liaison avec la Rédemption; on chante
des hymnes en l'honneur du Sauveur, de la Mère de Dieu et des Saints,
et on présente des prières pour nos besoins.
Que se passe-t-il au début de l'Office des Vêpres dominicales ?
On commence par ouvrir les portes royales. Le diacre - s'il y en a un
-demande au prêtre la bénédiction pour commencer l'office : Maître, Bénis
! Du sanctuaire, comme devant l'Autel Céleste, le prêtre rend gloire à
Dieu en saint autel, puis les saintes icônes, puis toute l'église
ainsi que les fidèles; ils retournent ensuite vers le sanctuaire au moment
où le choeur finit sur les mots : tout premier lieu :
Gloire à la Sainte, Consubstan-tielle, Vivifiante et Indivisible Trinité,
maintenant et toujours et aux siècles des siècles!
Ensuite le prêtre prend l'encensoir, le diacre - le flambeau, et tous
deux appellent tous à s'incliner devant le Christ, notre Roi et notre
Dieu, auteur du salut de l'humanité déchue.
Le choeur chante alors le psaume 103, le prêtre portant l'encensoir et
le diacre le flambeau, pénètrent dans le sanctuaire pour l'encenser, en
commençant par le saint autel, puis les saintes icônes, puis toute
l'église ainsi que les fidèle; ils retournent ensuite vers
le sanctuaire au moment où le choeur finit sur les mots :
Tes oeuvres sont admirables, Seigneur, Tu as tout créé par Ta Sagesse.
Gloire à Toi Seigneur, qui as tout créé.
On ferme alors les portes royales.
Qu'est-ce que cela signifie ?
Le début des Vigiles représente la création du monde et la vie des premiers
hommes dans le Paradis. Ils y jouissaient de la plus totale des béatitudes,
et c'est par un trop plein de joie et de reconnaissance qu'ils rendaient
gloire à la Sainte, Consubstantielle, Vivifiante et Indivisible Trinité.
C'est précisément cet état de béatitude dans lequel se trouvait notre
ancêtre Adam au Paradis terrestre qui est rappelé par la première exclamation
du prêtre - louant notre Dieu - et par son cheminement dans l'église avec
l'encensoir odorant, précédé du diacre portant un cierge.
Cette marche triomphante représente la vie et le cheminement d'Adam au
Paradis, et le chant du psaume élogieux sur la création du monde - l'état
radieux et reconnaissant de l'âme d'Adam à sa contemplation du monde nouvellement
créé par Dieu. La lumière du cierge symbolise la joie et nous rappelle
la première lumière apparue dans le monde; la fumée s'élevant de l'encensoir
nous rappelle le temps où l'Esprit Saint courait sur l'eau et sur la matière
informe.
Seigneur aie pitié ! La supplication du repenti pour obtenir
le pardon
Adam n'est pas resté longtemps au Paradis. Il a péché, et il en a été
chassé. L'état de son âme et les besoins dans lesquels se trouvait Adam
déchu - et avec lui les nôtres, pécheurs - sont exprimés dans la première
ecténie, appelée aussi grande ecténie (on appelle ecténie l'ensemble de
quelques courtes supplications). Comme la première ecténie de la Divine
Liturgie, elle commence par les mots "En paix, prions le Seigneur",
et regroupe de nombreuses demandes faites par le diacre face aux portes
du sanctuaire, qui ont été refermées en signe du Paradis perdu:
a) En paix, prions le Seigneur,
c'est-à-dire : élevons notre prière au Seigneur en paix dans notre
âme, avec Dieu et avec nos proches (Math. V.23 ,24).
b) Pour la paix d' En-Haut.... c'est-à-dire
le monde non terrestre mais céleste, pour la paix de l'âme et la joie
- fruits de prières et d'une vie dans la bonté, et pour le salut de
nos âmes, prions le Seigneur . Cet état radieux est donné aux croyants
à la suite d'une prière fervente, ou suite au repentir, ou encore au moment
de la sainte Communion.
c) Pour la paix du monde entier (tous ses habitants),
pour la prospérité (bonnes situations intérieure et extérieure)
des Saintes Eglises (groupes disséminés dans des lieux divers, en
Russie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Serbie, etc..) de Dieu (orthodoxes)
et pour l'union de tous (les orthodoxes) prions le Seigneur.
Pour ce Saint Temple, et ceux qui y viennent (dans l'église)
avec foi, piété et crainte, prions le Seigneur.
Puis suivent les prières pour le Saint Synode, les Evêques et ceux
qui sont rattachés à l'Eglise.
Pour la terre russe souffrante, et pour son peuple orthodoxe qui se
trouve dans la patrie ou la dispersion, prions le Seigneur.
Pour cette ville (Ou ce village ou ce monastère), toute ville, toute contrée
et les fidèles qui y demeurent, prions le Seigneur.
Pour la salubrité de l'air,
l'abondance des fruits de
la terre et la paix des temps,
prions le Seigneur.
Pour les navigateurs, les voyageurs, les malades,les affligés, les prisonniers
et pour leur salut, prions le Seigneur.
Pour nous délivrer de tous mal, colère et nécessité, prions le Seigneur.
Mais comme tout ce que nous demandons ne nous est accordé (ou ne l'a
été) que par la grâce de Dieu, nous l'exprimons par la dernière demande
de cette ecténie :
Secour-nous, sauve-nous, aie ptié de nous et garde-nous ô
Dieu par Ta grâce.
A chacune de ces demandes, le choeur répond : Seigneur, aie pitié
(on suppose que dans les temps anciens, l'ensemble des fidèles répondait).
Ce répons court, et commun à toutes les demandes, représente la prière
constante exhalée par l'humanité déchue.
A la fin de la grande ecténie, le prêtre confesse toujours la toute-puissance,
la bonté Divine, et glorifie la Sainte Trinité en prononçant l'exclamation
suivante:
Car à Toi appartiennent toute gloire, honneur et adoration, Père, Fils
et Saint-Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
Bienheureux
l'homme
Ensuite, on chante les versets
Bienheureux l'homme et suivants. Dans tous ces versets, deux pensées sont
présentes :
1) le repentir d'Adam
de ses péchés, son regret du Paradis perdu (Ps 1,1) et sor espoir en son
Sauveur Qui le délivrera
2) exprimé comme par
la bouche d'Adam : l'enseignement à sa postérité en une obéissance exclusive
à la volonté de Dieu (Ps 2,11).
Seigneur je crie vers Toi..., stichères
du Lucernaire
Que veut dire ce chant : Seigneur, je crie
vers Toi ? L'idée est de rappeler aux hommes que - sans la grâce de Dieu
-il est difficile de vivre sur terre. L'aide de Dieu nous est constamment
nécessaire, le jour comme la nuit.
L'entrée vespérale
Que signifie la sortie du prêtre
du sanctuaire pendant le chant du Théotokion ? Elle représente la descente
du Sauveur des deux sur la terre pour notre salut, en accord avec les
prophéties de l'Ancien Testament - et particulièrement celles du Roi David
et du prophète Isaïe.
Le diacre précédant le prêtre
avec l'encensoir représente le Précurseur du Seigneur, annoncé par les
prophètes. Devant les portes royales, le diacre effectue un signe de croix
de sa main portant l'encensoir, en prononçant ces mots : Sagesse, debout.
.
Que symbolisent ces expressions
T
L'exclamation "Sagesse!
", dans l'office orthodoxe, exprime toujours deux idées homogènes
:
1/ l'imminence d'un enseignement
divin rempli de sagesse, soit tiré des livres saints, soit de la bouche
du prêtre.
2/ l'imminence d'une action
sainte, mystérieuse et pleine de sagesse. C'est pour cela que nous devons
être" debout" (nous lever, ne pas rester assis).
Par conséquent, ces deux
exclamations veulent dire : nous levant, nous devons accorder une attention
particulière à cette sainte et mystérieuse action qui a lieu, ou à cet
enseignement divin qui va être dispensé.
Douce lumière
Après ces deux exclamations, le
choeur chante un hymne doux et plein de gratitude 'douce lumière"(chanté
au 2ème siècle par le martyr Athénogène), en remerciement du jour
qui s'est écoulé; et que l'on chantait dans les temps anciens en Orient
tous les soirs au coucher du soleil, sous une faible lumière.
Douce lumière de la Sainte
Gloire du Père Immortel Céleste, Saint Bienheureux, ô Jésus Christ ! Parvenus
au coucher du soleil, contemplant la lumière vespérale, nous chantons
le Père, le Fils, et le Saint-Esprit Dieu; Il est digne de te célébrer
en tout temps par des voix saintes, Fils de Dieu, donateur de vie. Aussi
le monde Te glorifie.
L'ecténie augmentée commence
ainsi :
Disons tous, de toute notre âme et de tout notre esprit, disons !
Le choeur complète la phrase - disons : "Seigneur, ai pitié"
Une autre ecténie - finale
- se déroule comme suit :
Accomplissons notre prière
vespérale au Seigneur.
Une soirée tout entière
parfaite, sainte, paisible e t sans péché, demandons au Seigneur.
Un ange de paix, fidèle
conducteur, gardien de nos âmes et de nos corps, demandons au Seigneur.
Le pardon et la rémission
de nos péchés et de nos fautes, demandons au Seigneur.
Ce qui est bon et
utile à nos âmes et la paix du monde, demandons au Seigneur.
De passer le reste
de notre vie dans la paix et la pénitence, demandons au Seigneur.
Une fin de notre vie
chrétienne, sans douleur et sans honte, paisible, et une bonne défense
devant le redoutable tribunal du Christ, demandons au Seigneur.
Faisant mémoire de la toute Sainte, toute Pure, Beni par dessus
tout, notre Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Mrie,
remettons nous les uns les autres et tout notre vie au Christ notre Dieu.
Puis l'exclamation du
prêtre :
Car tu es un Dieu bon et aimant les hommes, et nous Te rendons gloire,
Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des
siècles.
Puis le prêtre dit, bénissant
les fidèles : Que la paix soit avec vous tous!
L'assemblée s'incline, et le choeur répond au prêtre : et avec ton esprit
! lui souhaitant aussi la paix de l'âme.
Le diacre invite l'assemblée des fidèles à incliner la tête (et ceux-ci
doivent impérativement le faire).
Puis suivent quelques stichères, et la prière pré-mortuaire (lue ou chantée)
de Siméon le Théophore : Maintenant, Seigneur, tu laisses Ton serviteur...
Avec cette prière d'adieu de Siméon on entend les derniers mots du monde
vétérotestamentaire sur la Rédemption et le Sauveur. Ici s'achèvent les
descriptions de l'Ancien Testament sur la venue du Messie.
Par les prières Notre Père et Réjouis-Toi, Mère de Dieu et Vierge,
on annonce les événement du Nouveau Testament.
Litie
La litie est un processus de prières
assidues et ferventes, accomplies dans la partie occidentale de l'église,
presque à l'entrée même.
Que signifie-t-elle ? Aujourd'hui,
elle nous rappelle les anciennes processions qui se faisaient dans les
rues - particulièrement la nuit - et les prières ferventes apportées par
les Chrétiens à l'occasion de calamités publiques.
A la prière du clergé officiant,
les orthodoxes répondaient alors - et répondent maintenant - par de multiples
Seigneur, aie pitié chantés. Multiples, pour exprimer notre besoin
constant d'obtenir le pardon; nous péchons à chaque minute et c'est pourquoi
nous devons à chaque instant demander à Dieu, en nous repentissent, qu'il
nous fasse grâce.
D'un autre côté, la répétition
rapide et intelligible des mots Seigneur, aie pitié amène inconsciemment
à la prière et au repentir des péchés. De plus, la répétition multiple
de ces mots se fait en mémoire des orthodoxes dans la misère, qui priaient
par milliers lors de processions, pour obtenir le pardon et être épargnés
de calamités publiques.
On chante d'abord 40 fois,
puis 30, et pour finir 50.
Lors de la litie, en autres,
on offre des prières :
pour être épargnés de la faim, du fléau, des tremblements de terre, de
l'inondation, du feu, d u glaive, de l'invasion d'armées étrangères, et
de la guerre civile.
La bénédiction des pains.
Pour quelles raisons procède-t-on à la bénédiction des pains ?
Les Vigiles duraient toute
la nuit, du soir jusqu'au matin (Cassien, livre III, Ch. 8 et 9), et pour
permettre aux fidèles de rester toute la nuit à l'église et afin qu'ils
prennent des forces, il était d'usage - à la fin des Vêpres - de rompre
des pains et de les distribuer, avec du blé, du vin et de l'huile. Puis,
le prêtre ayant donné la bénédiction divine à la fin des Vêpres aux fidèles
assemblés dans l'église, quittait le sanctuaire accompagné du diacre;
et tous s'asseyaient et mangeaient cette nourriture bénie avec l'huile.
A ce moment-là, on lisait les Saintes Ecritures, des Actes des Apôtres
ou de leurs Epîtres, et la lecture se poursuivait jusqu'à la fin du repas.
Cette coutume est conservée jusqu'à présent dans quelques monastères,
par exemple au Mont Athos et en Bulgarie.
LES MATINES
Quels faits historiques sont rappelés
au début des Matines ? Au tout début, la Sainte Eglise rappelle la Nativité
du Christ dans une grotte à Bethléem, par les louanges angéliques suivantes:
Gloire à Dieu an plus
haut des Cieux, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes.
Hexapsalme
Après la louange angélique, six
psaumes (ps. 3,38, 62, 87, 102,142) sont lus avec recueillement et dans
un profond silence. Ces psaumes représentent l'état de besoin du genre
humain déchu, mais en même temps son espoir en l'aide d'En-Haut.
Sortie du prêtre
devant les pertes royales
Après la lecture des 3 premiers
psaumes, le prêtre - qui était resté dans le sanctuaire - en sort silencieusement
par la porte Nord (à gauche de l'iconostase) et se place devant les portes
royales, où il lit des prières secrètes pour lui-même et tous les orthodoxes;
il remercie le Seigneur pour le temps écoulé et Le prie d'accorder dans
le futur aux fidèles Sa clémence, Sa grâce, et lui demande d'éclairer
notre esprit et notre volonté de Ses saints commandements.
Le prêtre, par l'humilité
de sa tenue devant les portes royales, symbolisant le Seigneur, nous rappelle
la période de la vie terrestre du Christ, lorsqu'il vivait à Nazareth
jusqu'à l'âge de trente ans, dans un total anonymat, et ne se rendant
que rarement au temple à Jérusalem, au moment établi des fêtes, de même
que le reste de ses compatriotes.
Grande ecténie
Après la lecture de l'hexapsalme,
le diacre prononce une grande ecténie, dans laquelle il répète au nom
des fidèles les besoins communs - spirituels et corporels - engendrés
par l'homme après sa chute, et que le Seigneur peut satisfaire, (voir
au début des Vêpres)
Le Seigneur
est Dieu et Il nous est apparu!
A la fin de la grande ecténie,
le diacre ou le prêtre prononcent ces mots à voix haute et avec force
- comme s'ils voyaient Notre Seigneur Jésus-Christ entrant dans Son triomphal
service général du monde :
Le Seigneur est Dieu
et Il nous lest apparu, Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur !
Commencent alors,
après lecture du psautier, des minutes solennelles: devant les portes
royales ouvertes, et toutes les lumières étant allumées, on chante un
hymne glorifiant Dieu :
Louez le nom
du Seigneur...
Le chant de ces versets, extraits
des psaumes 134 et 135 nous rappelle le temps où les fidèles venaient
de prendre connaissance de la Résurrection du Seigneur, notre Sauveur.
On ouvre les portes royales comme s'ouvrent celles du Paradis pour tous
les croyants - grâce à la Résurrection du Christ - et sur la terre se
répand la joyeuse nouvelle de la Résurrection du Seigneur et de notre
Sauveur, qui a souffert pour nous sur la croix.
Polyeleios(1)
La Sainte Eglise appelle les hommes
à louer le Seigneur pour Ses miséricordes infinies envers eux, révélées
par Sa Résurrection.
Louez le Nom du Seigneur,
Louez Le, serviteurs du Seigneur Alléluia.
Que de Sion l'on bénisse
1e Seigneur qui habite à Jérusalem. Alléluia.
Confessez le Seigneur
car Il est bon, car Sa miséricorde est éternelle. Alléluia.
Confessez le Seigneur
des cieux, car Sa miséricorde est éternelle. Alléluia.
L'Eglise Orthodoxe par
le chant suivant (écrit par Saint Jean Damascène), lors de l'encensement
par le prêtre du Saint Temple et des fidèles, rappelle réellement les
femmes myrophores qui se sont rendues au tombeau du Seigneur notre Sauveur,
et ne L'y ont pas trouvé (2).
Tu es béni Seigneur, enseigne-moi
Tes commandements. Le peuple angélique fut stupéfait en Te voyant compté
parmi les morts et briser la force de la mort, ressusciter Adam et libérer
avec Toi les hommes prisonniers de l'enfer. Pourquoi mêlez-vous vos larmes
à vos parfums, ô femmes disciples? disait aux myrophores dans le sépulcre,
l'ange resplendissant : voyez vous-mêmes le tombeau, le Sauveur en est
sorti.
Les femmes myrophores en larmes coururent de grand matin au tombeau. Mais
l'ange surgit devant elles et leur dit : le temps des lamentations est
passé, ne pleurez plus; mais allez annoncer aux apôtres la Résurrection.
Les femmes porteuses d'aromates vinrent à Ton sépulcre, ô Sauveur, et
entendirent clairement l'ange leur dire : pourquoi cherchez-vous parmi
les morts Celui qui est vivant ? Comme Dieu, Il s'est levé du tombeau.
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Nous adorons le Père, Son
Fils et le Saint Esprit, la Sainte Trinité en une seule essence et avec
1es Séraphins nous crions : Saint, Saint, Saint es-tu, Seigneur. Et maintenant
et toujours et aux siècles des siècles, amen. En enfantant Celui qui donne
la vie, tu as, ô Vierge, libéré Adam du péché. Tu as changé en joie la
tristesse d'Eve, et ceux qui étaient retranchés de la vie, le Dieu et
homme, incarné de toi, les y a rétablis.(3)
Alléluia, alléluia, alléluia, ô Dieu, gloire à Toi ! (trois fois)
("Alléluia" signifie "Louez Dieu".)
Pour les offices des fêtes,
il n'est pas rare de chanter l'antienne suivante Ton 4 :
Depuis ma jeunesse, de nombreuses passions me combattent. Mais Toi, viens
à mon aide et sauve-moi, ô Sauveur. Vous qui haïssez Sion, vous serez
confondus par le Seigneur et comme l'herbe sèche, vous serez brûlés par
le feu. Gloire au Père , au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours
et aux siècles des siècles, amen. Toute âme est vivifiée par le Saint
Esprit et par la purification s'élève et s'illumine dans le mystère sacré
de l'unité en la Trinité.
Lecture de l'Evangile
Rapidement après Sa Résurrection,
Jésus-Christ notre Seigneur est apparu à Ses disciples, et la Sainte Eglise
- par la lecture de l'Evangile de la Résurrection immédiatement après
le chant sur les femmes myrophores, annonce aux hommes l'une des dix apparitions
du Seigneur ressuscité à ses disciples.
Exposition de
l'Evangile au milieu de l'Eglise
Pour quelle raison fait-on ce déplacement
? Après la lecture de l'annonce de la Résurrection par l'Evangile, faite
dans le sanctuaire sur l'autel - symbolisant alors le lieu même de la
Résurrection du Christ, la pierre tombale - l'Eglise Orthodoxe a établi
de transporter le Saint Evangile jusqu'au centre de l'Eglise pour y être
vénéré et embrassé (4).
La Sainte Eglise souhaite
- pour ainsi dire - que nous contemplions nous-mêmes la Résurrection du
Seigneur et le Christ Lui-même ressuscité; et elle nous y amène par le
chant suivant :
Ayant vu la Résurrection
du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus seul sans péché. Nous vénérons
Ta croix, ô Christ, chantons et glorifions Ta sainte Résurrection, car
Tu es notre Dieu, nous n'en connaissons pas d'autre, et c'est Ton Nom
que nous invoquons. Venez, tous les fidèles, adorons la sainte Résurrection
du Christ car par la Croix est venue la joie dans le monde entier. Bénissant
en tout temps le Seigneur, nous chantons Sa Résurrection. Il a souffert
pour nous la Croix, anéanti la mort par Sa mort.
Le prêtre et le diacre
s'inclinent d'abord devant le Saint Evangile sur lequel est représentée
en général la Résurrection du Christ, et l'embrassent; puis, en présence
du prêtre - comme d'un ange annonciateur de la Résurrection - tous les
chrétiens avec piété et joie s'inclinent devant le Christ ressuscité et
embrassent le Saint Evangile contenant la nouvelle salvatrice de la Résurrection
du Christ.
Vénération
de l'icône de la Fête du jour
Onction avec l'huile bénie lors de la litie
Les jours de Fête, même si ce n'est
pas un dimanche, on vénère l'icône de la Fête après la lecture de l'Evangile,
en signe de piété et gratitude pour les miséricordes de Dieu. Après l'avoir
embrassée, a lieu la cérémonie de l'onction de l'huile bénie - sous forme
de croix - , au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, pour la
sanctification de notre esprit et de notre coeur, et pour nous protéger
de tout mal.
Chant et lecture
du canon
Pendant la vénération du Saint
Evangile ou de l'icône, se chantent les Hirmi (5)
du canon puis les stichères des laudes qui se terminent par le Théotokion
suivant :
Tu es toute bénie Mère
de Dieu et Vierge, car Celui qui est né de toi a enchaîné l'enfer, relevé
Adam, anéanti la malédiction, délivré Eve, tué la mort et à nous tous
donné la vie. C'est pourquoi, élevant nos voix, nous chantons : béni sois-Tu,
Christ notre Dieu qui l'a voulu ainsi, gloire à Toi !
Grande doxologie
Dans les temps anciens, le chant
du Canon se prolongeait jusqu'à l'aurore. Voilà pourquoi, à présent, après
le Canon, le prêtre s'exclame - rempli d'allégresse et de gratitude, comme
s'il assistait au lever du jour : Gloire à Toi, Qui nous montre la
lumière!
Le choeur chante alors doucement,
intelligiblement et lentement la grande glorification au Seigneur, afin
que soyons illuminés de la lumière spirituelle :
Gloire à Dieu dans les
hauteurs paix sur la terre bienveillance parmi les hommes. Nous Te chantons,
nous Te bénissons, nous T'adorons, nous Te glorifions, nous Te rendons
grâce pour Ta grande gloire. Seigneur-Roi, Dieu céleste, Père tout-puissant,
Seigneur Fils unique Jésus Christ et Saint Esprit. Seigneur Dieu, Agneau
de Dieu, Fils du Père, Toi qui ôtes le péché du monde, aie pitié de nous,
Toi qui ôtes les péchés du monde. Reçois notre prière, Toi qui sièges
à la droite du Père et prends pitié de nous, car Tu es seul Saint, seul
Seigneur, Jésus Christ à la gloire de Dieu le Père, amen.
Chaque jour je Te
bénirai et je louerai Ton Nom dans les siècles des siècles. Daigne en
ce jour, Seigneur, nous garder sans péché. Tu es béni, Seigneur, Dieu
de nos Pères et Ton Nom est béni et glorifié dans les siècles, amen. Que
Ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, car nous avons espéré en Toi.
Tu es béni, Seigneur,
enseigne-moi Tes commandements ! (trois fois).
Seigneur, Tu as été
pour nous un refuge de génération en génération. Moi j'ai dit : aie pitié
de moi, Seigneur, guéris mon âme car j'ai péché contre Toi. Seigneur,
auprès de Toi je me suis réfugié, apprends-moi à faire Ta Volonté car
Tu es mon Dieu. Car auprès de Toi est la source de la vie et dans Ta lumière
nous verrons la lumière. Etends Ta miséricorde à ceux qui Te connaissent
Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous (trois
fois). Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant
et toujours et au siècle des siècles, amen. Saint Immortel, aie pitié
de nous. Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Cette louange commence
par un chant angélique à l'occasion de la naissance du Sauveur, et se
termine par le séraphique " Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel,
aie pitié de nous ".
Cela signifie que le ciel
et la terre, les anges et les hommes, se sont unis pour former un grand
choeur à la gloire du Seigneur Ressuscité. C'est pour cela que l'on appelle
ce chant la "Grande Doxologie" (glorification).
Les Vigiles se terminent
par un souhait de longévité à la Sainte Eglise, aux Evêques et à tous
les chrétiens orthodoxes.
PRIME
(1ère heure)
C'est la première heure du jour,
et donc la première heure de prière du jour. H est bon pour tout chrétien
de la sanctifier par la prière, et de demander à Dieu de nous accorder
de passer le jour à venir de la manière qu'il sied à un chrétien.
De plus, la lecture de la
prime rappelle au chrétien la première heure remarquable du jour où le
Christ, vendu par Judas l'infâme, était lié et amené d'un tribunal à l'autre,
de Caïphe à Pilate.
Dans ce service, la prime
se termine ainsi :
1) une prière
de congé dite par le prêtre
2) un hymne de
louange et de gratitude à la Mère de Dieu, écrit par les Chrétiens de
Constantinople qu'Elle avait sauvés de nombreuses fois de graves calamités:
A toi, l'irrésistible
Stratège, le prix de la victoire, nous, tes serviteurs libérés des maux,
nous t'offrons l'action de grâce, ô Mère de Dieu. Toi, dont la force est
invincible, délivre nous de tout péril afin que nous te clamions: ré jouis-toi
Epouse Inépousée!
Notes
l)Le mot grec Polyeleios
signifie "beaucoup d'huile" ou " beaucoup de bienfaits".
2) A l'exemple des premiers
disciples du Christ, nous aussi, chrétiens orthodoxes devont - à partir
du dimanche de la Résurrection du Christ, pendant toute la semaine radieuse
et même juqu'à l'Ascension - accueillir chaque orthodoxe par les mots
: "Christ est ressuscité", auxquels il nous répond "en
vérité. Il est ressuscité".
3) Une autre traduction,
(suivant le texte grec ?) :"car Celui qui a pris chair de toi, qui
est Dieu et homme, a répandu sur elle la vie".
4) Chrétiens ! Quand
vous vous approchez pour embrasser le Saint Evangile, sur lequel est représenté
principalement le Seigneur Ressuscité, gardez toujours en mémoire la prière
et dîtes en pensée : "Seigneur, aie pitié de moi, pécheur" ou
" je Te rends grâce.
Seigneur, de toutes Tes bontés envers moi, et de ce que - par Ta Résurrection
- Tu as donné à ceux qui espèrent en Toi la voie vers le Royaume céleste".
De même, en embrassant l'icône de la Fête, il ne suffit pas de faire le
signe de croix sans prière, mais il faut dire une prière adéquate. Par
exemple, devant l'icône de Saint Nicolas le Thaumaturge, il faut dire
"Saint père hiérarque Nicolas, prie Dieu pour nous".
5)"Hirmos" (pluriel
grec : hirmi) veut dire "Lien" : c'est la première ode qui sert
de liaison et de modèle de chant des autres tropaires du canon. Dans
l'Eglise Orthodoxe, avant l'hymne de Zacharie, (à la neuvième ode), s'accomplit
le chant bouleversant de la Mère de Dieu : "Mon âme bénis le Seigneur,
et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur. Parce qu'il a regardé
l'humilité de Sa servante, voici que désormais toutes les générations
m'appelleront Bienheureuse..."
Archiprêtre Basile Mikhailovsky
- Eglise de l'Annonciation -Saint-Pétersbourg, 1889
Traduction et adaptation
de V. F. Grigorieva.